33eme Dimanche du temps ordinaire/ Année C

(1èrelect. : Ml 3,19-20 ; Ps. 97 (98) ; 2ème lect. : 2 Th 3,7-12 ; Evang. : Lc 21,5-19)

Le texte de ce dimanche nous parle de la crise et de la fragilité de la sécurité humaine, tout en nous invitant à rester vigilants. Demandons au Seigneur la grâce d’être vigilants et éveillés à discerner sa présence dans les bouleversements du monde et de notre vie, afin de faire de cette crise notre mission.

Dans la première lecture, le prophète Malachie est confronté à des croyants désespérés qui remettent en question le silence de Dieu face à leur persécution : « Dieu a-t-il vraiment la volonté de nous sauver ? Faut-il continuer à lui rester fidèles alors que les impies et les partisans du mal prospèrent ? » « Dieu est-il encore vivant ? » Le prophète se tient alors au carrefour de ces questionnements et les exhorte : « Le mal n’aura pas le dernier mot ! » Dieu seul l’emportera sur les forces de destruction qui agitent les hommes et le monde. 

Dans la deuxième lecture, saint Paul part du constat malheureux de son époque, où beaucoup pensaient à un retour imminent du Christ et en tiraient prétexte pour ne plus travailler. L’apôtre les recadre en expliquant qu’il a toujours travaillé pour ne pas peser sur les ressources de la communauté. Il dit ainsi aux paresseux : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. » En d’autres termes, c’est par le travail et la persévérance que l’on gagne sa vie. Cette invitation s’adresse aux chrétiens afin qu’ils soient présents dans le monde en tant que signe d’une vie de travail exemplaire, et qu’ils soutiennent à leur tour les plus faibles.

L’Évangile que nous venons d’entendre prend une résonance particulière si l’on se rappelle le contexte dans lequel saint Luc l’a rédigé, vers l’an 85. À cette époque, les croyants traversaient une période de profonds bouleversements. Quelques décennies plus tôt, ils avaient subi leur première grande persécution, déclenchée par Néron. En 70, Titus avait détruit Jérusalem et rasé le Temple. Puis, en 79, l’éruption du Vésuve avait englouti les villes de Pompéi et d’Herculanum sous les cendres volcaniques. Luc évoque toutes ces catastrophes : la ruine du temple de Jérusalem, les guerres, les famines, les persécutions, ainsi que les manipulateurs et les sectes de toutes tendances qui cherchent à tirer profit de l’aliénation de ceux qui se laisseraient prendre à leurs hameçons. Face à ces faits apocalyptiques, Jésus veut simplement nous ramener à l’essentiel : « Ne vous laissez pas égarer, ne marchez pas derrière eux ; ces gens ne parlent pas au nom de Dieu, ils se battent pour eux-mêmes. » Dieu est au cœur de nos vies, et il n’y a pas d’autre sauveur que celui qui est mort sur la croix. À travers tous ces événements, Jésus nous annonce simplement que viendra le moment, dans notre vie, où tous ceux qui se réclament de lui seront victimes de persécutions.

Alors, mes bien-aimés, notre société est actuellement confrontée à ces catastrophes où le diable se présente à nous sous les traits d’un ange de lumière. Nous nous laissons parfois entraîner dans le divertissement de ce monde, l’idolâtrie de l’argent, le culte de la personnalité, l’écrasement des autres au point de se croire éternel, la quête du pouvoir et de « mon » vouloir, les injures et les violences verbales sur les réseaux sociaux, en croyant que c’est notre droit. Tous ces faits décrivent les catastrophes de notre temps. Voilà pourquoi Jésus nous dit : « Prenez garde ! » Telle une invitation au discernement et un appel à « veiller », et lui nous assure qu’il sera à nos côtés. Mes bien-aimés, par « veiller », il ne s’agit pas d’attendre que le Christ trouve solution à la crise économique, remplisse le panier de la ménagère ou résolve les problèmes diplomatiques. C’est à nous de retrousser les manches et de nous mettre autour d’une table pour réfléchir ensemble aux catastrophes qui touchent notre société aujourd’hui. Jésus-Christ demeure l’espérance et la force qui nous permettront d’y parvenir, à condition que nous soyons liés à lui par la prière personnelle, familiale et communautaire, la méditation de la Parole de Dieu, la fréquentation des sacrements, en particulier l’eucharistie et la pénitence, ainsi que par l’engagement au service des plus démunis. Telle est l’invitation à garder confiance, afin que les catastrophes et les persécutions ne nous ébranlent pas, et que sérénité et ardeur animent l’accomplissement de nos tâches quotidiennes, convaincus que le « Royaume de Dieu est parmi nous ». Les disciples du Christ ne peuvent donc pas être esclaves de la peur et de l’angoisse des catastrophes actuelles ; ils sont appelés à habiter l’histoire du monde, à vaincre les forces du mal et à marcher avec Jésus sur les routes souvent tortueuses de ce monde, dans la certitude que son Esprit vaincra les forces du mal. Aujourd’hui, le Seigneur nous invite à collaborer avec lui à la construction de l’histoire de ce monde, en devenant avec lui artisans de paix et témoins d’un avenir plein d’espérance. 

Demandons au Seigneur la grâce de nous révéler ce que nous devons abandonner dans notre vie pour que naisse un cœur nouveau, afin que nous puissions suivre le Roi éternel dans la pauvreté, les épreuves et la patience. Amen !

John Munganga, SJ

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