FÊTE DE LA BASILIQUE SAINT JEAN DE LATRAN

(1relect. : Ez 47,1-2.8-9.12 ; Ps. 45 (46) ; 2lect. : 1Cor.3,9c-11.16-17 ; Ev. : Jn 2, 13-22)

Aujourd’hui, l’Église universelle célèbre la dédicace de la basilique Saint-Jean-de-Latran. En cette année du jubilé de l’Espérance, demandons au Seigneur la grâce de renouveler notre temple intérieur.

La première lecture nous parle de la destruction du temple de Jérusalem en 587 av. J.-C., lors de l’entrée de l’armée de Nabuchodonosor. À cette époque, le prophète Ézéchiel était en exil à Babylone depuis dix ans avec le premier groupe d’Israélites déportés. Pendant ces vingt années d’exil, Ézéchiel a consacré toutes ses forces à maintenir l’espérance de son peuple, à bien vivre le moment présent et à garder l’espoir d’un retour imminent en Israël. Ces deux moments résument le contenu même de son livre, qu’il décrit sous forme de visions. En parlant du premier moment, « bien vivre le moment présent », Ézéchiel part du désespoir que vivait ce peuple déporté, ayant tout perdu : leur culture, leur religion, et même le temple de Jérusalem, où Dieu résidait, a été détruit par l’armée de Nabuchodonosor, comme le relatent les Écritures. Au cœur de cette période troublée, le rôle du prêtre Ézéchiel a été de rappeler au peuple d’Israël, alors en exil, que Dieu ne l’avait pas abandonné. Il renforçait leur foi par cette réponse : « Le temple n’est pas le lieu de la présence de Dieu ; il n’en est que le signe. » Autrement dit, « la présence de Dieu n’est pas limitée à Jérusalem ; Dieu est au milieu de son peuple. » Telle une parole de foi à méditer au milieu des épreuves que nous traversons dans notre vie, dans nos familles, dans nos communautés, ou lors de moments difficiles comme celui de guerre que traverse la République démocratique du Congo, la Palestine et l’Ukraine. Le deuxième moment, dit le prophète, est caractérisé par l’espérance du retour en Israël, car Dieu est fidèle et ses promesses se réalisent, comme on le dit souvent : « Quel que soit le temps que dure la nuit, le jour finira par se lever.» Ezéchiel imagine le temple de demain, qui s’est réalisé à travers le temple que nous avons aujourd’hui sur la colline de Jérusalem. Ce texte nous rappelle que le paradis n’est pas derrière nous, mais devant nous. C’est pourquoi le psalmiste s’enorgueillit de le mettre dans le refrain de son chant : « Il est avec nous, le Seigneur de l’univers, le Dieu de Jacob. » Dans la deuxième lecture, saint Paul voit tous ces événements converger vers Jésus, le centre du projet de Dieu. Le signe de sa présence au milieu de son peuple n’est plus Jérusalem ni le temple, mais Jésus-Christ de Nazareth, signe nouveau de la présence de Dieu. En chacun de nous, Jésus se manifeste, comme il le dit lui-même : « Frères, ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? » Telle est l’invitation faite à chacun de nous d’œuvrer à l’édification d’une communauté agréable à Dieu, en Jésus-Christ.

Dans l’Évangile, le temple est décrit comme un lieu de commerce avec des marchands. Telle une image courante à l’époque de Jésus, où les touristes venaient à Jérusalem pour changer leur monnaie afin d’acheter des bêtes à offrir en sacrifice. Mais ce qui choque Jésus, c’est de voir ces gens entrer jusqu’au temple, transformant ce lieu d’étude des saintes Écritures en « maison de commerce ». C’est de là que Jésus commence à chasser les vendeurs, puis à hausser le ton : « Détruisez ce temple, et en trois jours, je le relèverai. » Cependant, il aura fallu presqu’un demi-siècle aux Juifs pour bâtir ce temple. Jésus préfigure ainsi sa mort, où son corps sera détruit sur la croix, puis deviendra, avec la résurrection, un lieu de rencontre entre Dieu et les hommes. La colère de Jésus n’est donc ni incontrôlée, ni égoïste ou destructrice ; elle est animée d’une énergie salvatrice pleine d’amour. C’est comme une mère qui voit son fils tendre la main vers le feu : si elle se contente de regarder sans intervenir, c’est qu’elle n’aime pas son fils. Jésus aime tous les hommes de la même manière et dénonce l’hypocrisie religieuse qui se cache derrière la vente des animaux.

Aujourd’hui, beaucoup de nos Églises sont corrompues. On en fait un lieu où l’on amasse de l’argent au nom de Jésus en réalisant des spectacles de miracles, alors que Jésus est miséricordieux et n’a pas besoin de nos sacrifices pour nous sauver, si ce n’est que la reconnaissance de notre état des pécheurs. Jésus veut restaurer le temple dans sa véritable fonction : un lieu de rencontre avec Dieu, libre de tout trafic et de toute idolâtrie, où chacun peut accéder à Dieu sans rien marchander.

Mes bien-aimés, la basilique Saint-Jean-de-Latran n’est pas seulement la cathédrale du pape en tant qu’évêque de Rome ; c’est aussi le symbole de l’unité de toutes les Églises du monde, car elle est plus importante que la basilique Saint-Pierre du Vatican, qui n’est qu’un sanctuaire édifié sur la tombe de saint Pierre. Demandons au Seigneur la grâce de ne pas perdre de vue que le véritable temple, c’est Jésus, qui a fait de nous, croyants, le temple vivant par le don de sa vie, afin que nous puissions à notre tour bâtir l’Église intérieure, celle de la foi, de l’unité et de l’espérance, en cette année jubilaire. Amen !

John Munganga, SJ

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