En ce premier dimanche de l’Avent, nous entamons notre marche vers Noël, un moment de joie en famille et entre amis, marqué par la préparation des échanges de cadeaux, mais surtout par l’événement où Dieu vient habiter notre humanité. Telle est la raison d’une vigilance et d’une espérance impératives. Demandons au Seigneur la grâce de demeurer éveillés à son écoute.
(1ere lect.: Is.2, 1-5; Ps. 121 (122); 2eme lect. Rom.13, 11-14; Evang. Mt 24,37-44)
La première lecture évoque un texte souvent associé à la fête de Soukkot, un pèlerinage durant lequel le peuple monte à Jérusalem. Le prophète y annonce que le temple, dressé sur la montagne, lieu de la présence de Dieu, deviendra le point de rassemblement de toutes les nations, et que l’humanité entière viendra y écouter la Bonne Nouvelle : « Venez, montons à la montagne du Seigneur ! » Telle une invitation en cette période de l’Avent à remettre le Seigneur au centre de notre vie. La deuxième image dépeinte dans ce texte est celle de la paix et du renoncement aux armes de guerre. En effet, le royaume de Juda, alors menacé par les Assyriens, cherche désespérément des alliances militaires. C’est alors que la voix du prophète se fait entendre, invitant à voir les choses autrement et à prôner la paix : « On transformera les épées en socs de charrue, et l’on n’apprendra plus la guerre. » Une invitation à nous désarmer de tout ce qui peut alourdir notre marche vers Noël.
Dans la deuxième lecture, saint Paul explique que le chrétien n’est pas celui qui ne voit que le mal, mais celui qui affronte les ténèbres pour faire éclater la lumière. L’apôtre veut simplement dire que la nuit des illusions touche à sa fin : détachons-nous des ténèbres de ce monde, revêtons les armes de la lumière et tournons notre cœur, notre pensée, notre vie et notre espérance vers Celui qui vient. Mes bien-aimés, ce combat dépasse parfois nos forces, mais il nous invite à nous préparer plus activement pour ne pas manquer le rendez-vous de Noël. Cette attente est une invitation à la sobriété, à ne pas se laisser dominer par les choses de ce monde, souvent superficielles et éphémères, mais à les maîtriser, tout en demeurant vigilants dans l’espérance.
L’Évangile rapporte quant à lui les paroles de Jésus à la veille de sa Passion et de sa mort. Loin de susciter la crainte et l’angoisse qui a saisi les apôtres « Dis-nous quand cela arrivera et quel sera le signe de ta venue et de la fin du monde ?(Mt 24, 3) », ce texte de l’évangile nous oriente vers l’avenir, comme un gémissement qui prépare à la joie de la naissance. Jésus ne cache pas que nous traverserons des tempêtes jusqu’à des interrogations sur le sens de notre vie, de notre souffrance et de son silence. Il nous avertit toutefois de ne pas nous laisser tromper par l’ange de lumière, le Malin, et de rester vigilants. Mes bien-aimés, cette vigilance peut ressembler à celle d’une mère qui veille la nuit sur son enfant malade : elle est attentive à chacun de ses mouvements, s’assure qu’il respire calmement, que sa fièvre baisse et qu’il retrouve peu à peu sa vitalité. Pour cette mère, son enfant est précieux et elle veut le voir vivant et en bonne santé. Telle devrait être aussi l’attention qui doit habiter nos cœurs en cette période de l’Avent. C’est un appel à tourner notre regard vers notre être intérieur « examen de conscience », afin que la paix, l’amour, la générosité et le pardon trouvent leur place en nous. Demandons au Seigneur la grâce de nous préparer à Noël en demeurant à son écoute pour accueillir dans le prochain jour le Prince de la Paix. Amen !
John Munganga, SJ
