SOLENNITE DE LA TOUSSAINT

(1èrelect. : Ap. 7,2-4.9-14 ; Ps.23 (24) ; 2ème lect. : 1Jn 3,1-3 ; Ev. Mt 5, 1-12a)

Aujourd’hui, l’Église célèbre la sainteté en l’honneur de tous les saints, connus et inconnus. Elle nous rappelle que l’appel à la sainteté s’adresse à tous les chrétiens, invités à se relever après une chute, et à incarner les béatitudes dans leur vie quotidienne, en cherchant à témoigner de l’amour de Dieu.

Dans sa première lettre, saint Jean nous assure que le fait d’être fils et filles du Père n’est pas seulement un titre ou un honneur dont nous devons nous contenter. Il s’agit d’une transformation intérieure qui influence nos pensées et nos actes, par lesquels nous nous manifestons dans le monde et entrons en relation avec les autres. Dans un monde en pleine transformation, marqué par de nombreux signes de déclin, nous savons que beaucoup partagent déjà la beauté et la bonté du Fils de Dieu. Nous savons que l’histoire ne produit pas seulement des hommes et des femmes vouées à la mort et au néant, mais aussi des hommes et des femmes vouées à la vie, au salut et au bonheur. Nous découvrons que la dernière parole prononcée sur le monde n’est pas « Dieu est mort » ou « l’humanité est morte », mais « heureux les pauvres de cœur, heureux les doux, heureux ceux qui pleurent, heureux les affamés et les assoiffés de justice, heureux les miséricordieux, heureux les artisans de paix, heureux les cœurs purs, heureux les persécutés pour la justice ».

L’Évangile nous fait découvrir les Béatitudes comme un jugement dernier à travers lequel nous gravissons la montagne tout au long de notre vie pour retrouver Jésus et entendre ce qu’il a à nous dire. Ses paroles énoncent une promesse dont nous ne pouvons établir le lien entre la cause et l’effet, pas plus qu’entre le bonheur et la persécution, ou la faim et la soif de justice. Mes bien-aimés, la sainteté n’est donc pas un programme de perfection, mais le fruit du travail intérieur que les paroles du Seigneur produisent en nous.  Jésus a déjà trente ans lorsqu’il parle de béatitude. Il a donc traversé les longues périodes de l’enfance, de la jeunesse et du début de l’âge adulte avant de se mettre en route pour enseigner aux autres. Il a vu pleurer ; il sait ce qui provoque les larmes ; il connaît la signification des espoirs déçus, des douleurs physiques ou morales, de la perte de sens de la vie, tout cela exprimé par les larmes. Lorsqu’il parle des « affamés et assoiffés de justice », il a sans doute déjà éprouvé la morsure de l’injustice et sait ce qu’elle provoque et engendre. Il a vécu dans un monde rude, loin d’être pacifique, et a partagé l’humiliation de son peuple. Il se prépare également à être un jour persécuté et à subir, dans sa chair, quelques-uns des traitements dont les êtres humains sont capables. Il l’a vécu et il le vit déjà dans son cœur.

Nous comprenons alors que pleurer est un acte corporel et que le désir de justice est inné chez tout être humain. La miséricorde ne consiste donc pas à avoir le cœur tendre et les larmes faciles, mais à être capable de ressentir et de prendre soin des autres, à lutter contre soi-même pour ne pas laisser la place à la haine et à transformer la colère en énergie de réconciliation. Avoir le cœur pur, c’est lutter intérieurement pour unifier ce qui nous habite et ce qui nous anime. Être doux signifie maîtriser sa force, y compris la violence intérieure qui habite tout être humain, afin de la transformer en capacité à se tenir près des autres sans les détruire, mais en agissant patiemment pour leur bien. Être persécuté, c’est subir des atteintes corporelles ou morales, telles que des moqueries ou des injures, et absorber dans sa chair ce qui fait mal, afin d’aimer celui qui persécute. Quant aux pauvres de cœur, ce sont ceux qui ne cherchent pas à s’emparer du monde ou des autres, ni à en faire leur proie, mais qui souhaitent simplement habiter ce monde avec les autres. Jésus fait une promesse à ceux qui ne fuient pas les situations difficiles, qui ne se contentent pas de les subir, mais qui se laissent façonner par les exigences de la vie sans se laisser absorber par elles. La sainteté ne se réduit donc pas à une qualité intérieure cachée, mais se traduit par un engagement envers les autres à travers les gestes les plus concrets.

Mes bien-aimés, les saints sont des personnes comme nous qui ont traversé l’épreuve et à qui l’Esprit de Dieu a donné le statut de témoins de l’Évangile à travers les âges. Certains sont plus connus, d’autres sont restés dans l’ombre. Ce sont ces derniers que nous célébrons tout particulièrement aujourd’hui. Prenons exemple sur cette mère de famille humble qui s’est usée à la tâche dans l’ombre, sur ce père de famille qui s’est entièrement donné pour faire vivre son foyer malgré toutes les épreuves de la vie, sur ce prêtre qui a renoncé à la vie de famille, à la richesse et à la gloire de ce monde pour œuvrer, parfois dans des contextes difficiles, sous la guerre ou la persécution, jusqu’à l’oubli de soi, sur ce malade qui a enduré en silence ses souffrances, qu’elles soient physiques ou morales, sur tous les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice, les miséricordieux, les artisans de paix, les persécutés pour la justice, les témoins de l’Évangile insultés pour leur appartenance au Christ. En eux tous, Dieu lui-même nous parle et nous montre le signe de son Royaume. 

Demandons au Seigneur la grâce de désirer la sainteté dans les petites choses de notre vie quotidienne. Amen.

John Munganga, SJ

Autres nouveuvelles
3ème dimanche de l’Avent – Année A 

3ème dimanche de l’Avent – Année A 

Deuxième dimanche du temps de l’Avent / Année A

Deuxième dimanche du temps de l’Avent / Année A

COLLÈGE ALFAJIRI : RENCONTRE SPORTIVE AVEC LES ÉLÈVES DU COMPLEXE SCOLAIRE LAPEREAUX

COLLÈGE ALFAJIRI : RENCONTRE SPORTIVE AVEC LES ÉLÈVES DU COMPLEXE SCOLAIRE LAPEREAUX

Luanda: 15 anos da Paróquia Beata Anuarite Nengapeta

Luanda: 15 anos da Paróquia Beata Anuarite Nengapeta

Le Collège Technique Mwapusukeni a célébré ses 12 ans

Le Collège Technique Mwapusukeni a célébré ses 12 ans

PROVINCE JÉSUITE d'AFRIQUE CENTRALE

Nous sommes au service de la mission du Christ en République démocratique du Congo et en Angola.

© 2025 – Province Jésuite d’Afrique centrale(ACE)

Tous droits réservés