Jour de délices et de joie : Ouverture de l’année jubilaire du centenaire du Collège Kubama et messe du Saint Esprit



1. L’aube d’une année exceptionnelle
Sous un ciel intimidant, les élèves du Collège Kubama arrivent dès 7h30, vêtus avec soin de leur uniforme spécial, marquant le début d’une année pas comme les autres. Une nouvelle habitude s’installe : l’écusson change. Il proclame avec clarté ce que l’institution célèbre — cent ans de mission au cœur de Kisantu.
Cette terre, qui porte en elle une grande part de l’histoire jésuite en Afrique centrale, rassemble ses fils héritiers en la paroisse Sainte Trinité de Nkandu pour un événement majeur : la messe d’ouverture de l’année du centenaire, messe du Saint Esprit.
2. Messe solennelle : mémoire, mission, espérance
À 9h30, tout étant prêt, Son Excellence Monseigneur Jean-Crispin Kimbeni, évêque de Kisantu, fait son entrée dans l’église, accompagné d’une quinzaine de concélébrants, majoritairement jésuites, tous résolus à rendre inoubliable ce jour tant attendu.
La chorale du Collège Kubama et les acteurs liturgiques, soigneusement préparés, accomplissent leur tâche avec ferveur et maîtrise. L’assemblée, toute joyeuse, chante et danse aux rythmes des chants vigoureusement entonnés, dans une ferveur qui embrase les cœurs et consacre l’ouverture d’une année mémorable.
Dans son homélie, Monseigneur mit l’accent sur l’amour du prochain et la formation intégrale de la jeunesse. S’appuyant sur la première lecture (Genèse 12, 1–7), il compara la vocation d’Abraham — fondée sur l’écoute, la fidélité et l’obéissance — à celle de tout jeune bien formé, capable de devenir source de bénédiction pour la société.
Il exhorta les collégiens kubamiens à une obéissance indéfectible à leurs éducateurs, et s’indigna contre toute éducation qui “bourre la tête” au détriment du cœur. Il prôna une pédagogie de l’intégrité, où l’intelligence se conjugue avec la sensibilité, et où le savoir devient service.
S’adressant aux enseignants, il rappela leur rôle de garants de l’éducation du cœur, les invitant à former des consciences ouvertes à l’amour du prochain. Citant la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25–37), il renversa la question du pharisien : “Qui est mon prochain ?” pour lui préférer celle-ci : « De qui suis-je le prochain ? » — soulignant que le prochain n’est pas seulement celui qui souffre, mais celui qui choisit d’aimer et d’agir.
Dans un moment de grande intensité, il interpella l’assemblée :
« Qui serait heureux, seul au monde avec tous les biens de la terre ? » Le silence qui suivit fut une réponse éloquente.
Monseigneur appela alors à viser la réussite collective, seule capable de bâtir une société solide, loin des mirages de l’individualisme qui ont trop souvent plongé nos communautés dans le chaos.
Dans un climat de méditation, l’Eucharistie se poursuivit avec recueillement. Après la communion, la parole fut donnée à plusieurs figures représentatives de la communauté éducative : le président des élèves, le délégué des enseignants, le représentant des anciens du Collège (ACMSKI), le Père Préfet et chef d’établissement, ainsi que le père délégué du provincial pour l’éducation. Chacun, à sa manière, tissa un fil de gratitude, d’espérance et d’engagement.
Enfin, dans un moment de grâce, Monseigneur Jean-Chrispin prit la parole. Par son verbe clair et inspiré, il déclara officiellement ouverte l’année jubilaire du centenaire du Collège Kubama CMS, scellant ainsi l’entrée dans une saison de mémoire et de renouveau.
Après la messe se tint une visite à la grotte mariale, puis à la sacristie, l’évêque bénit le livre d’or du Collège, symbole vivant de l’histoire partagée et des pages à écrire ensemble.
3. L’après-messe : fête, fondation et mémoire

Après la célébration, les invités se retrouvèrent dans une ambiance festive : certains au réfectoire de la communauté, d’autres dans l’enceinte de l’internat, après la pose symbolique de la première pierre du projet de construction de l’école primaire.
À l’internat, l’ambiance était au rendez-vous. Le service fut assuré par le groupe G21 des élèves (cf. Foi et Joie), dans une atmosphère de danses et de musiques soigneusement choisies : anciennes pour les générations passées, actuelles pour les jeunes d’aujourd’hui. Une véritable communion intergénérationnelle.
Un moment d’émotion marqua la fête : un cadeau spécial fut remis à Papa Boniface, secrétaire du Collège, qui célébrait ce jour-là ses quatre-vingts ans. Puis, ceux qui partagent avec le Collège une histoire particulière laissèrent une empreinte dans le livre d’or, désormais disponible pour tout visiteur souhaitant y inscrire un mot de mémoire ou d’espérance.
Signalons qu’une forte délégation du Collège Boboto et du Collège Bonsomi était au rendez-vous.
4. Rendez-vous à la prochaine activité !
Le centenaire ne fait que commencer. Que la lumière de Kubama continue d’éclairer les chemins de demain.
Gratien Nshokano, SJ / Michel Gwogwo SJ