Ce que nous appelons habituellement le « troisième an » met un terme à la première formation du jésuite (sa vie restant bien sûr ouverte à la formation permanente). Le nom donné ainsi à ce temps de formation, qui présuppose les « deux ans » de noviciat au point de départ, a souvent pris la place de la désignation, donnée par Saint Ignace, de troisième probation » (ou de « schola affectus »), qui vient se greffer sur les deux probations antérieures : de la candidature et du noviciat.
Pour les jésuites appelés au sacerdoce, la troisième probation présuppose aussi l’ordination sacerdotale. Et s’agissant d’une ‘probation’, il faut ajouter qu’elle doit avoir été accomplie avant de pouvoir émettre ce que nous appelons les « derniers vœux ». Puisqu’il s’agit par ailleurs d’un temps de formation, le troisième an rassemble souvent des jésuites de diverses Provinces ; ainsi bon nombre des « tertiaires » d’ACE ont accompli leur troisième an dans une autre Province que celle à laquelle ils appartiennent ; et la Province d’ACE, à son tour, a accueilli-nous l’expliciterons – des tertiaires appartenant à d’autres Provinces.
C’est en 1969-1970 que la Province d’Afrique Centrale organise pour la première fois un « troisième an ». Le Père J. Dewolf fut en effet nommé instructeur d’un troisième an implanté à Saint Pierre Canisius et qui rassemblait 5 Pères : Charles Ngenzhi, Jean Louis Préat, Jan Erkens, Yves Duquenne et Xavier Paricio. Un autre groupe de tertiaires – il s’agissait cette fois de 7 Frères- fut rassemblé cette année à Amani (Bukavu) ; et en firent partie les Frères Ignace Atiko, Marc Ndolo, Philippe Lwamba, Joseph Miense, Julien Kimvuka, Emile Gampari, Hippolyte Kudiakusika. Désigné comme instructeur de ce groupe, le Père Chrysologue Mahame, très occupé par les travaux de construction du centre Christus à Kigali, fut remplacé dans sa fonction d’instructeur par le Père de Boulogne (de la Province de France).
De 1971 à 1975, quatre groupes de tertiaires furent logés à la paroisse Sainte Marie à Kimwenza ; le Père Maurice Turine, qui résidait à la maison de retraites Manresa, était leur instructeur. En 1971-1972 il s’agissait de Mario Cogliati, Rob van den Akker et Alain van der Beken ; en 1972-1973 de Pierre Baton, Henri de la Kethulle, Jules Dubois, Jacques Paulus, Jan Roex et Marcel van Parijs ; en 1973-1974 d’André de Ridder, Alvaro Gutierrez et Jean-Pierre Nolf ; en 1974-1975 de Jacques Bellière, Firmin Kisome et Edouard Ndundu. Cette même année 1974-1974, Kipalu (Kikwit) accueillait 2 Frères tertiaires : Georges Mayamba et Jean-Paul Kinko, confiés au Père Uranga, leur instructeur.
Dans la suite, le Père Maurice Turine gardant le titre d’instructeur, les jésuites d’ACE furent habituellement envoyés en diverses Provinces pour leur troisième probation.
C’est à Manresa, cependant, qu’en 1976-1977, le Père Maurice Turine reçut pour le troisième an le Frère Martin Tulengi et les Pères Alain Delville et Marc Cortembos. Durant les années suivantes les Pères Maurice Turine et Joseph Mavwela y guidèrent plusieurs compagnons dans un troisième an individuel.
Ce fut toutefois à Kinshasa (collège Boboto) et pour quelques périodes – notamment la retraite de 30 jours – à Iniangi (Kwango) que le Père Uranga dirigea en 1993-1994 le troisième an des Pères Kapitula Nzanzu, Metena M’Nteba, Thuadi Ngoma et Ngoy Kalumba ainsi que de Tite Mutemangando. A cette époque, les jeunes jésuites de la Province étant assez souvent dispersés pour les études aussi bien que pour le troisième an, le Père Metena M’Nteba, alors Provincial, jugea souhaitable de les rassembler au cours du troisième an. Celui-ci put alors bénéficier de l’hospitalité offerte par Manresa, qui lui céda un quartier de chambres (pour la nuit) et mit à sa disposition le pavillon (pour l’ensemble de la vie commune des tertiaires). Manresa put ainsi accueillir, à côté des tertiaires de la Province, des jésuites d’autres Provinces africaines et, bien qu’en nombre réduit, de quelques Provinces européennes, et même un Frère chinois.