Le Père Kolvenbach introduit sa lettre sur la régence (Cf. « La régence comme étape de formation », in La Forma­tion du Jésuite, Documents du P. Peter-Hans Kovenbach, Rome, Curie de la Compagnie de Jésus, 2003) en rappelant ce que les normes gé­nérales des études dans la Compagnie de Jésus affirment : « La régence est faite avant tout pour la croissance de ceux qui y sont engagés ; elle vise à ce que ceux-ci puissent progresser en vertu et en maturité psychologique, à ce que leurs talents se manifestent dans la manière selon laquelle ils prennent leur part des responsabilités apostoliques communes, à ce que l’on puisse déceler toute aptitude qu’ils pourraient avoir pour des études spéciales » (Normes générales des études dans la Compagnie de Jésus, n. 18).

Les expériences diverses de régence effectuées par les jésuites de notre province montrent bien que cette étape de formation a toujours occupé une place importante et que nous de­vrions, dans notre marche vers le centenaire de la province, continuer à garder le cap suivant les objectifs définis dans les normes générales des études.

De manière générale, la régence dans notre province se déroule dans une œuvre aposto­lique de la province pour une durée de deux ans. Cet état de fait est une option clairement affirmée dans le document « formation S.J. PAC» (Document d’application des normes générales des études de la Compagnie de Jésus à la province d’Afrique centrale, publié par le Père Munzihirwa). L’histoire de régence dans la province montre cependant que la durée effective de la régence varie de 1 à 4 ans, avec quelques cas exceptionnels de 5 ans. C’est particulièrement dans les années avant l’érection de la province que l’on trouve les cas de cinq années de régence. A titre d’exemple, nous pouvons citer le père Jean-Marie Lelubre qui, au cours de sa régence, fut suc­cessivement surveillant au Collège Albert I à Léopoldville (1947-48), professeur au Petit séminaire de Kinzambi (1948-49), directeur de l’école primaire à Kimbau (1949- 51) et professeur de 7e préparatoire et de kikongo en 5e latine au collège de Kiniati (1951-51). (Cfr. Nouvelles ACE, n° 8-9, août – Septembre, 2009.)

C’est, en tout temps, le travail dans les collèges qui occupe le plus grand nombre de régents. Ce choix se justifie, comme le dit le père Kolven­bach, « par des exigences plus définies de tra­vail et d’encadrement que la régence dans les collèges peut offrir et par la difficulté de trou­ver dans d’autres secteurs des engagements valables et clairement déterminés pour une période de quelques années. »  (P. Kolvenbach, « La régence comme étape de formation », in Formation du Jésuite, p. 94.)Il n’est cepen­dant pas exclu que nos régents puissent travail­ler dans les autres secteurs de notre mission dans la province d’Afrique centrale. Dans tous les cas, ce qui importe est que le régent puisse tirer profit de cette étape et qu’il soit demain un instrument (serviteur) de et pour la mission du Christ.