Jour de délices et de joie : Ouverture de l’année jubilaire du centenaire du Collège Kubama et messe du Saint Esprit 1. L’aube d’une année exceptionnelle Sous un ciel intimidant, les élèves du Collège Kubama arrivent dès 7h30, vêtus avec soin de leur uniforme spécial, marquant le début d’une année pas comme les autres. Une nouvelle habitude s’installe : l’écusson change. Il proclame avec clarté ce que l’institution célèbre — cent ans de mission au cœur de Kisantu.Cette terre, qui porte en elle une grande part de l’histoire jésuite en Afrique centrale, rassemble ses fils héritiers en la paroisse Sainte Trinité de Nkandu pour un événement majeur : la messe d’ouverture de l’année du centenaire, messe du Saint Esprit. 2. Messe solennelle : mémoire, mission, espérance À 9h30, tout étant prêt, Son Excellence Monseigneur Jean-Crispin Kimbeni, évêque de Kisantu, fait son entrée dans l’église, accompagné d’une quinzaine de concélébrants, majoritairement jésuites, tous résolus à rendre inoubliable ce jour tant attendu.La chorale du Collège Kubama et les acteurs liturgiques, soigneusement préparés, accomplissent leur tâche avec ferveur et maîtrise. L’assemblée, toute joyeuse, chante et danse aux rythmes des chants vigoureusement entonnés, dans une ferveur qui embrase les cœurs et consacre l’ouverture d’une année mémorable.Dans son homélie, Monseigneur mit l’accent sur l’amour du prochain et la formation intégrale de la jeunesse. S’appuyant sur la première lecture (Genèse 12, 1–7), il compara la vocation d’Abraham — fondée sur l’écoute, la fidélité et l’obéissance — à celle de tout jeune bien formé, capable de devenir source de bénédiction pour la société.Il exhorta les collégiens kubamiens à une obéissance indéfectible à leurs éducateurs, et s’indigna contre toute éducation qui “bourre la tête” au détriment du cœur. Il prôna une pédagogie de l’intégrité, où l’intelligence se conjugue avec la sensibilité, et où le savoir devient service.S’adressant aux enseignants, il rappela leur rôle de garants de l’éducation du cœur, les invitant à former des consciences ouvertes à l’amour du prochain. Citant la parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25–37), il renversa la question du pharisien : “Qui est mon prochain ?” pour lui préférer celle-ci : « De qui suis-je le prochain ? » — soulignant que le prochain n’est pas seulement celui qui souffre, mais celui qui choisit d’aimer et d’agir.Dans un moment de grande intensité, il interpella l’assemblée :« Qui serait heureux, seul au monde avec tous les biens de la terre ? » Le silence qui suivit fut une réponse éloquente.Monseigneur appela alors à viser la réussite collective, seule capable de bâtir une société solide, loin des mirages de l’individualisme qui ont trop souvent plongé nos communautés dans le chaos.Dans un climat de méditation, l’Eucharistie se poursuivit avec recueillement. Après la communion, la parole fut donnée à plusieurs figures représentatives de la communauté éducative : le président des élèves, le délégué des enseignants, le représentant des anciens du Collège (ACMSKI), le Père Préfet et chef d’établissement, ainsi que le père délégué du provincial pour l’éducation. Chacun, à sa manière, tissa un fil de gratitude, d’espérance et d’engagement.Enfin, dans un moment de grâce, Monseigneur Jean-Chrispin prit la parole. Par son verbe clair et inspiré, il déclara officiellement ouverte l’année jubilaire du centenaire du Collège Kubama CMS, scellant ainsi l’entrée dans une saison de mémoire et de renouveau.Après la messe se tint une visite à la grotte mariale, puis à la sacristie, l’évêque bénit le livre d’or du Collège, symbole vivant de l’histoire partagée et des pages à écrire ensemble. 3. L’après-messe : fête, fondation et mémoire Après la célébration, les invités se retrouvèrent dans une ambiance festive : certains au réfectoire de la communauté, d’autres dans l’enceinte de l’internat, après la pose symbolique de la première pierre du projet de construction de l’école primaire.À l’internat, l’ambiance était au rendez-vous. Le service fut assuré par le groupe G21 des élèves (cf. Foi et Joie), dans une atmosphère de danses et de musiques soigneusement choisies : anciennes pour les générations passées, actuelles pour les jeunes d’aujourd’hui. Une véritable communion intergénérationnelle.Un moment d’émotion marqua la fête : un cadeau spécial fut remis à Papa Boniface, secrétaire du Collège, qui célébrait ce jour-là ses quatre-vingts ans. Puis, ceux qui partagent avec le Collège une histoire particulière laissèrent une empreinte dans le livre d’or, désormais disponible pour tout visiteur souhaitant y inscrire un mot de mémoire ou d’espérance.Signalons qu’une forte délégation du Collège Boboto et du Collège Bonsomi était au rendez-vous. 4. Rendez-vous à la prochaine activité ! Le centenaire ne fait que commencer. Que la lumière de Kubama continue d’éclairer les chemins de demain. Gratien Nshokano, SJ / Michel Gwogwo SJ
Homélie du 26e dimanche du temps ordinaire B
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 26ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre des Nb 11, 25-29. La deuxième lecture provient de l’épître de Jacques, 5, 1-6. Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 9, 38-43.45.47-48). Ces lectures nous invitent établir de la cohérence entre l’exercice des dons de Dieu et notre vie quotidienne. Dans la première lecture Josué manifeste de la jalousie à l’égard de deux anciens à qui le Seigneur a accordé le don de la prophétie en dehors des 70 autres qui étaient dans le camp avec Moïse. Et dans l’évangile, l’apôtre Jean s’indigne de ce qu’un inconnu pratique de l’exorcisme au nom de Jésus, alors qu’il n’était pas du groupe des disciples. Aussi bien Moïse dans la première lecture, que Jésus dans l’évangile, ne trouvent aucun mal que l’action de Dieu se déploie en dehors des voies officielles. Car Dieu est libre d’accorder ses dons à qui il veut et quand il veut. Il n’appartient pas à l’homme de fixer le canal par lequel Dieu doit passer pour communiquer ses grâces ; et personne ne peut oser limiter la générosité de Dieu. Car à l’instar du vent, l’Esprit peut souffler où il veut et comme il veut (Jn 3, 8). Ces épisodes peuvent aussi nous interpeller alors qu’en ces jours, nous jugeons et critiquons facilement ceux qui ne pratiquent pas notre foi ou qui n’appartiennent pas à nos groupes et mouvements. En effet, les dons qui proviennent de Dieu sont à accueillir dans la simplicité et l’humilité, sans juger les autres ni se comparer à eux, et surtout sans s’enorgueillir. Après avoir demandé aux apôtres de laisser faire celui qui pratiquait l’exorcisme au-delà de leur cercle, Jésus déclare qu’on ne peut pas faire un miracle en son nom et aussitôt mal parler de lui. L’on peut donc juger de l’authenticité des charismes à partir du comportement des personnes qui les exercent. Ainsi, donner de l’eau à quelqu’un au nom de Jésus c’est reconnaître Jésus lui-même en toute autre personne. Car Jésus s’identifie toujours aux petits et il est présent dans la personne de notre prochain. Autrement dit, l’on ne peut prétendre exercer les dons de Dieu et continuer à mépriser les autres en qui Jésus est présent. Celui qui exerce les dons et charismes de l’Esprit, doit aussi s’efforcer de mener une vie exemplaire. Plus loin, Jésus parle du scandale qui est aussi à éviter, notamment par tout celui qui exerce les dons de Dieu ou tous ceux qui exercent des charges au nom du Seigneur. En définitive, c’est à travers la charité et une vie exemplaire qu’on reconnaîtra les vrais charismes inspirés par l’Esprit au nom du Seigneur. La deuxième lecture illustre la manière dont devraient se conduire les disciples de Jésus et particulièrement ceux qui exercent des charges ou des dons particuliers. Saint Jacques s’attaque directement aux riches et les met en garde contre la distraction et le danger d’oublier que nous sommes dans les derniers jours ! Il accuse les riches de traiter leurs ouvriers de manière injuste, en leur donnant un salaire de misère qui les frustre. Il les accuse aussi de condamner le juste et de le tuer, bref d’être tout simplement responsables des massacres des pauvres. Ces accusations constituent une réalité pour nos sociétés d’aujourd’hui. Car derrière tous les massacres auxquels nous assistons, il y a des gens qui s’enrichissent et se réjouissent. Puissent-ils se laisser interpeller par cette parole et se convertir pendant qu’il est encore temps. A la lumière de ces lectures, prions pour que les uns et les autres, riches et pauvres, prophètes et non prophètes, exorcistes ou pas, se mettent à la recherche de la volonté de Dieu afin de mener une vie cohérente et conforme à leur foi. Amen. Rigobert Kyungu, SJ Cf. https://www.sacrecoeurrdc.org/homelie-du-26eme-dimanche-ordinaire-annee-b-pere-rigobert-kyungu-sj/2181/
Premiers Vœux à Kin’keso 2024
Voici le jour tant attendu, tant préparé et tant souhaité, le samedi 07/09/2024. L’accueil était prévu à 9h, mais les premiers invités arrivent plus tôt. L’ambiance s’annonce bien et la Providence nous bénit de sa bienveillance. L’arrivée des hôtes sera croissante et certains profitent, avant la messe, de visiter la communauté du noviciat. A 10h00 le Père Maître des novices donne son feu vert. Et les acteurs liturgiques avancent vers la chapelle, bercés par l’invitatoire « Mbote na bino baninga ». L’annonciateur prend la parole, galvanisant la foule et l’invite à se lever pour commencer la célébration. Dans son mot d’accueil, le célébrant, le Père Jacques BUENSI, socius du provincial et représentant le Provincial, fait mention de la célébration de la fête de la nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, en qui sont confiés quatorze novices qui vont émettre leurs premiers vœux. Après l’écoute de la Parole de Dieu, le célébrant très inspiré explique et commente le texte de l’évangile en divisant son homélie en deux grandes parties : La première partie fut une réflexion sur le projet éternel de Dieu pour l’humanité et la place de Marie dans le dessein de Dieu. Pour réaliser le projet de rédemption de toute l’humanité et pour témoigner à quel point chaque être humain est important à ses yeux, Dieu a voulu que son propre fils vienne d’une ascendance des hommes et des femmes aux mœurs édifiantes et moins édifiantes. Siècle après siècles, Dieu a non seulement délicatement choisi et préparé les hommes et les femmes de diverses conditions pour faire partie de la lignée de son Fils mais aussi il a conduit inexorablement l’histoire de l’humanité vers son accomplissement, même à travers les irrégularités et les insuffisances humaines. Comme l’a si bien chanté Noël Colombier : « Dieu écrit avec les lignes courbes, il mène où il veut par des chemins sinueux. » Dans ce projet de salut, Marie occupe une place de choix. Elle est la véritable porte par laquelle Dieu fait entrée sur cette terre. Et fêter Marie, c’est savoir dire librement Oui à Dieu. La seconde fut une adresse aux futurs scolastiques approuvés. Le père Socius du provincial a rappelé le fait que suivre Jésus et se donner à son service, est une chose belle et noble mais il est aussi exigeant, voire difficile. Pour réussir le projet de suivre le Christ, il faut garder le contact régulier avec la Parole de Dieu, la lire, la méditer et la vivre au quotidien. Tous les rites liturgiques respectés, alors vint le moment décisif de l’émission des vœux. Les quatorze votants s’avancent et tous émettent leurs vœux avec beaucoup d’émotions. Après la communion, le Père Maître remit à chacun des nouveaux scolastiques le crucifix en signe mémorable de leur engagement à la sequela Christi. Puis nous avons tous rendu grâce à Dieu par le très beau chant Swahili ‘’Kwa mema yote’’. Fortifiée par la bénédiction finale, les invités quittent la chapelle. Quelle ambiance ! Que des retrouvailles, les accolades, des rires aux éclats et les ‘’proficiat’’ dans la court. Les invités se dirigent ensuite à tour de rôle dans les différentes salles, selon les indications que données par le service de protocole. Quelques temps après, la maison et ses hôtes furent honorés par la présence paternelle de son excellence Mgr Jean-Crispin KIMBENI Ki Kanda, l’ordinaire du lieu, venu encourager ces jeunes religieux et leur transmettre en personne ses vives félicitations. Tout est bien qui finit bien, Peu avant quinze heures nos hôtes prennent le chemin de retour, tout en nous remerciant de l’accueil si chaleureux. Les novices et les nouveaux scolastiques se mettent au travail, remettant les choses en ordre pour faire place à la soirée festive communautaire, au cours de laquelle la communauté dit aurevoir aux nouveaux scolastiques. Après les vêpres, la soirée festive peut commencer à l’esplanade I du noviciat. Tous les compagnons (novices, nouveaux scolastiques, formateurs, le Père Jules SOH, sj venu prêcher la retraite annuelle et le Père Socius du provincial). Au rythme de la musique, quelques pas de danse s’exécutent. Un autre temps marquant fut les deux mots de circonstance. D’abord cellui du Bidelle sortant exprimant au nom de tous les nouveaux scolastiques, la gratitude au Père Provincial (empêché et représenté) et à toute l’équipe formatrice du noviciat pour tous les biens et les services dont ils ont été bénéficiaires. Il encouragea également les restants à poursuivre leur formation au noviciat avec « un cœur large et généreux. » Puis celui du Bidelle entrant, remerciant tous les nouveaux scolastiques pour tous les bons moments passés ensemble. Et pour tous les services rendus et les conviant à « veiller à ce que l’ardeur des études n’attiédisse pas en eux l’amour des vertus et de la vie religieuse » (Const. 340). La soirée se clôtura avec la prière. Le jour suivant, après la messe dominicale et le petit déjeuner, les premiers véhicules se mettent en route ; les uns sous la direction du Père Adolphe MUBIALA, Socius du Père Maître accompagnant vers leur taxi ceux qui partaient vers Lufu, à la frontière Angolaise et les autres sous la direction du Père Maitre et du Frère ministre pour Kinshasa.
Annonce de décès du Père SANTIME
Ordination presbytérale prémices des Pères Bagayamukwe et Mukadi
Un concours de circonstances ô combien gratifiantes et galvanisantes a pu imprégner la communauté jésuite présente à Lubumbashi, et avec elle, ses amis et bienfaiteurs, en l’occurrence les familles des Nôtres. Oui, c’est le cas de le professer fièrement. Du jeudi 22 au lundi 26 août en cours, nombre d’épisodes ‘‘kairotiques’’, connexes à l’ordination sacerdotale de nos compagnons Claudien Bagayamukwe et Christian Mukadi, ont rendu patent le doigt de Dieu en permettant de scander à gorge déployée la sacrée formule : Digitus Dei est hic (le doigt de Dieu est ici). De tels événements fastes, pour paraphraser le poète romain Catulle, méritent d’être marqués d’une pierre blanche. Ainsi, tout en plaçant un accent focal sur le déroulement de l’ordination et des prémices célébrées intra parietes selon notre coutume, cette narration évoquera, bien qu’à vol d’oiseau et sélectivement, quelques autres activités collatérales. Faisons remarquer que l’ébullition a commencé dès le jeudi 22 lors de l’arrivée de son Eminence Jean-Claude cardinal Hollerich, S.J., l’archevêque de Luxembourg et le consécrateur de nos confrères. L’accueil chaleureux, et même triomphal, lui réservé depuis l’aéroport par l’Eglise locale de Lubumbashi et l’instance jésuite, a laissé des empreintes d’une hospitalité proverbiale. C’est l’archevêché de Lubumbashi qui s’est portée garante d’héberger gratis pro Deo cet hôte de marque et la délégation venue du Japon. Au lendemain de son arrivée, c’est-à-dire le vendredi 23, dans la ville cuprifère, le cardinal jésuite a eu le loisir de rencontrer certaines autorités politico-administratives du lieu, notamment le gouverneur de la province du Haut-Katanga, et de visiter des institutions jésuites comme le collège Mwapusukeni ainsi que le Centre Arrupe pour la Recherche et la Formation (CARF). Ces différentes visites s’étant déroulées à la matinée, le prince de l’Eglise a été accueilli à la communauté Kwenu-Kwenu aux environs de 12h30 pour un repas fraternel. Ce moment mémorable de convivialité a réuni, outre le cardinal et son secrétaire, la délégation venue du Japon dans laquelle il y avait le Provincial japonais, le Provincial ACE et son Socius, certains membres des familles des Nôtres ainsi que les jésuites œuvrant à Lubumbashi et certains venus d’ailleurs. Peu après le repas, le cardinal a dû prononcer une conférence au CARF vers 15h30 sous le thème : « Le parcours synodal : pour une Eglise à l’écoute de l’Esprit et au service du peuple de Dieu en Afrique. » Le cardinal est, signalons-le, le rapporteur général du synode sur la synodalité. Modéré par le père Toussaint Kafharire, S.J., ce colloque, ayant essentiellement consisté en une interaction familière entre le conférencier et le peuple de Dieu, a connu une grande participation et une large audience. A l’orateur principal s’était joint Mgr Richard Kazadi, l’évêque de Kolwezi, qui était présent dans la salle, afin d’éclairer la lanterne sur certains défis que le synode en cours lance à l’Eglise d’Afrique. Terminé vers 18h00, cet échange fut saisissant et enrichissant à bien des égards. D’ores et déjà, l’interlocution finie, toute l’attention ne pouvait plus être tournée que vers la date fatidique. C’était le samedi 24. Comme préétabli, dès 10h00, le cortège liturgique faisait déjà l’entrée en l’église paroissiale Saint-Esprit de l’aumônerie universitaire de Lubumbashi. C’était l’orée de la célébration eucharistique au cours de laquelle ont été admis dans l’ordre sacerdotal nos compagnons Bagayamukwe et Mukadi. Sans omettre la présence de nombreux prêtres concélébrants, dont les Provinciaux jésuites (ACE et Japon), le prestige de cette liturgie a été spécialement accru par la concélébration de l’ordinaire du lieu, Mgr Fulgence Muteba, l’archevêque métropolitain de Lubumbashi et président de la CENCO, qui a accompagné son collègue et l’officiant principal, le cardinal Hollerich. Que c’était magnifique et mirifique ! Favorisée par l’action d’une chorale orfèvre en la matière, la liesse et l’allégresse avaient déployé les tentacules de leur contagiosité dans le chef du peuple de Dieu. Juste après l’Introït, le père Jean-Paul Kamba, S.J., le vicaire paroissial faisant l’office du curé, avait pris la parole pour présenter succinctement des invités de marque et témoigner sa reconnaissance à toute l’assemblée orante pour sa participation active à cette célébration. Inspirée des Béatitudes, la parénèse de l’officiant, adressée spécialement aux ordinands, a insisté sur trois aspects : le regard compatissant, la promesse du royaume de Dieu et l’amour de la croix. A cet égard, pour communiquer le bonheur au prochain, ainsi que le fait le Christ, il est impérieux de cultiver un regard compatissant et miséricordieux sur l’autre. Un regard, non pas inquisiteur, mais celui qui s’évertue à percevoir le côté angélique repérable dans chaque homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Aussi convient-il, avait-t-il poursuivi, de promettre et d’instaurer le royaume de Dieu dès ici et maintenant plutôt que d’endormir les gens dans une expectative léthargique. La construction de ce royaume requiert une noble lutte pour les valeurs évangéliques et humanisantes. Par ailleurs, le prédicateur a martelé sur l’inhérence de la croix à la sequella Christi. En fait, la vie chrétienne, notamment le sacerdoce, est également parsemée par une avalanche d’épreuves et de persécutions. Mais il reste que le disciple fidèle est censé demeurer persévérant dans les tribulations, tout en comptant sur la grâce de Dieu dans l’espoir de la récompense imputrescible qui l’attend au bout du compte. Après les rites de l’ordination et des cérémonies y afférentes, la messe a suivi sa trajectoire coutumière. Mais avant de communiquer quelques dispositions protocolaires et d’accorder la bénédiction finale, un espace-temps a été loué à quelques mots de circonstance, respectivement prononcés par le père Christian Mukadi, S.J., le Provincial jésuite du Japon et celui d’Afrique Centrale. Ayant parlé au nom de son collègue et du sien propre, le nouveau prêtre Mukadi a résumé son mot en un mot : merci. Il a remercié Dieu ainsi que toutes les personnes ou structures qui les ont soutenus jusqu’à cette phase cruciale qu’est le sacerdoce. En polyglotte talentueux, il a prononcé son discours en trois langues : le français, le japonais et l’anglais. Il y avait de quoi l’admirer. Pour sa part, le Provincial japonais a tenu à rendre grâce à Dieu pour la grâce du sacerdoce accordée
Homélie du 25e dimanche du Temps Ordinaire B
Frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le 25ème dimanche du temps ordinaire de l’année liturgique B. La première lecture est tirée du livre de la Sagesse (Sg 2, 12.17-20) La deuxième lecture provient de l’épître de saint Jacques (Jc 3, 16 – 4, 3). Nous lirons l’évangile selon saint Marc (Mc 9, 30-37). Ces lectures nous invitent à être attentifs aux suggestions des divers esprits afin de ne suivre que les inspirations du Bon Esprit. La première lecture montre comment les méchants en veulent au juste et complotent pour l’éliminer. Ils se laissent guider par l’esprit du Malin qui combat toujours la vie que nous avons reçue de Dieu. Ainsi, les méchants se ferment à la parole de Dieu qui leur est adressée car Dieu parle aussi aux méchants en leur suggérant d’aimer le prochain et de cesser de faire le mal. Dans la deuxième lecture, l’apôtre Jacques complète la liste des suggestions du Mauvais esprit et nous exhorte à fuir la jalousie, les rivalités, l’hypocrisie et toutes sortes de convoitise. Pour lui, ces actions méchantes ne produisent rien de bon ; ainsi, la prière des méchants ne peut être exaucée. Saint Jacques nous exhorte à rechercher la sagesse de Dieu, qui est droiture, paix, tolérance, compréhension, miséricorde, et féconde en bienfaits. C’est une invitation à se laisser guider par l’Esprit de Dieu pour se conduire conformément à sa parole. Dans l’évangile, Jésus continue à former ses disciples, et pour la deuxième fois, il leur enseigne qu’il sera livré aux mains des hommes qui finiront par le tuer, mais que trois jours après il ressuscitera. Les disciples ne comprenaient pas l’enseignement de Jésus et avaient peur de l’interroger. Puis, chemin faisant, ils discutaient pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Pour Jésus, est premier et grand celui qui sait se faire le dernier et le serviteur de tous. Plutôt que vouloir diriger et dominer les autres, il faudrait considérer les autres comme étant supérieurs à soi, comme saint Paul l’affirme dans sa lettre aux Philippiens 2, 3. C’est donc un appel à la simplicité et à l’humilité pour combattre la tentation de l’orgueil qui accompagne le désir du pouvoir, enfoui en toute personne. En effet, à côté de la convoitise des richesses, Satan tente aussi facilement les hommes à partir du pouvoir, pour susciter en eux la recherche des honneurs mondains ou la vaine gloire et ainsi parvenir à l’orgueil. D’ailleurs il avait tenté Jésus en prétendant lui donner le pouvoir sur tous les royaumes de la terre, avec leur gloire. Pour Jésus, c’est dans le service, l’oubli de soi, la simplicité et l’humilité, que l’on peut vaincre la tentation du pouvoir et l’orgueil qui en résulte. C’est dans ce sens que Jésus complète son enseignement en plaçant un enfant au milieu des disciples, afin qu’il leur serve de modèle. Car, à la différence des adultes qui nourrissent beaucoup d’ambitions, l’enfant est simple, spontané et transparent. Il fait confiance et n’a pas peur de se tromper. En plaçant l’enfant au milieu d’eux, Jésus apprend aux apôtres à orienter leur regard non pas vers eux-mêmes, mais plutôt vers celui qui, dans la communauté semble être le plus petit, le plus faible et le plus oublié de tous. C’est donc un appel à nous exercer à être aussi attentifs envers celui qui, près de nous, semble être oublié des autres. A la lumière de ces lectures, demandons au Seigneur de nous donner la grâce de savoir repérer les tromperies du Mauvais esprit et la force pour les éviter ; ainsi que la grâce de toujours percevoir la voix de l’Esprit au milieu de tant de suggestions, afin de nous conduire conformément à sa parole, amen. Rigobert Kyungu, SJ https://www.sacrecoeurrdc.org/homelie-du-25eme-dimanche-ordinaire-annee-b-pere-rigobert-kyungu-sj/2179/
Fête de St Ignace en Angola
Ce 31 juillet 2024, les jésuites en Angola, se sont rassemblées pour partager la joie de la mission. Des compagnons venus de Mbanza Congo ont effectué un long voyage pour donner priorité à cette date qui marque l’identité jésuite. Ceci montre que la mission de la Compagnie en Angola, n’est pas que la dispersion apostolique ; elle est aussi et surtout expression d’une vie-mission vécue ensemble. Cette vie se manifeste non pas seulement en des moments réguliers de convivialité, mais aussi en des occasions spéciales comme ce moment particulier de la fête de Saint Ignace de Loyola. Les jésuites en Angola ont vécu cette date du mercredi 31 juillet 2024 dans un esprit de prière, de méditation, de partage d’émotions et de joies. Sous la mobilisation du père supérieur Michel N’Tangu, sj, et sous l’organisation du directeur du centre spirituel, le père Pierre Vata, sj, les compagnons venant de divers points de l’Angola et de l’Afrique, se sont rencontrés au « Centro de Espiritualidade Sâo Joâo de Brito », à Viana, Luanda. L’événement s’est structuré en deux moments spéciaux : l’Eucharistie et les Agapès. La messe a marqué l’ouverture de la fête. Elle a débuté à 17h 35’. Elle a été présidée par le père Jean-Paul Mukonkole, sj ; et concélébrée par les pères Michel N’Tangu, sj, et André Samalambo, sj. Les chants liturgiques ont été animés par des scolastiques aux études spéciales, en régence et en philosophie. Ils sont venus respectivement de Kinshasa, de Harare et de Cameroun. L’homélie a été faite par le père André Samalambo. Elle a tourné auteur de la figure de Saint Ignace. L’un des éléments fondamentaux mis en relief, c’est le « Magis » qui constitue le trait identitaire du jésuite : « Il faut rêver grand, car la vie elle-même se charge de rapetisser la réalisation de nos projets. Si on rêve petit, la vie nous réduit à une petitesse extrême », a souligné le prédicateur. Cette liturgie a pris fin à 19h00, ouvrant le deuxième moment des Agapès qui a été organisé par le Père Vata, sj, dans le réfectoire du centre spirituel. En plus de la spontanéité de l’expression de la joie de la rencontre, ce repas a été marqué par deux moments fondamentaux : le Remerciement et l’Accueil Spécial. D’une part, en guise d’aurevoir au Père Pedro Pereira Tomas, sj, qui a reçu une nouvelle mission, la communauté jésuite en Angola, en la personne du père supérieur, l’a chaleureusement remercié pour tous les services qu’il a rendus à la Compagnie et à l’Eglise en Angola. En effet, après plusieurs années comme curé de la paroisse Beata Anuarite Nengapeta, le Père Pedro Pereira Tomas a rendu d’énormes services respectivement comme Délégué du Provincial pour l’Angola, Consulteur de Province, Admoniteur, Curé-Doyen du vicariat de Sâo Joâo Calabria, Secrétaire National de Caritas Angola et professeur d’anglais à l’école primaire de Santa Teresinha. Il part aux Etats Unis d’Amérique pour les études, laissant, derrière soi, une histoire qui continue de se faire, mais aussi des défis apostoliques pour les jésuites œuvrant en Angola. D’autre part, avec des mots d’accueil, la communauté de l’Angola a souhaité la bienvenue au père Basilio Nuno Lino Calundu, sj, qui, après six mois d’absence (temps passé au troisième an à Bukavu, RD Congo), est rentré en Angola pour continuer de servir l’Eglise et la Compagnie. Un chaleureux accueil lui a été réservé par tous les compagnons. C’est donc dans cet esprit de fraternité que les compagnons de l’Angola ont vécu la fête de Saint Ignace. L’événement a été clôturé à 21h00 par une prière orientée par le père Pedro Pereira. Après que les dernières lanternes se soient éteintes dans le Centre Spirituel Saint Jean de Brito, les compagnons se sont dispersés, les uns rentrant en leurs lieux de résidence, et les autres se préparant pour le voyage du lendemain. En union de prière ! Pedro Raul SJ
INAUGURATION DU COLLEGE MWAPUSUKENI 2
La scolarisation des jeunes reste un défi majeur du système éducatif de la République Démocratique du Congo. Près de 7,6 millions d’enfants âgés de 5 à 17 sont toujours hors de l’école. L’Etat ne peut pas à lui-seul faire face à ce défi. Aussi la Compagnie de Jésus se déploie-t-elle pour apporter sa brindille pour augmenter la chance de scolarisation des enfants. Un nouveau collège jésuite vient d’être construit dans le quartier périphérique au Plateau Karavia IV de la commune Annexe de Lubumbashi. Il s’agit du collège MWAPUSUKENI/2 que le Père Provincial, Rigobert Kyungu SJ, a béni et inauguré le 16 décembre 2023 comme une école jésuite catholique privée agréée. Le collège comprend trois cycles d’enseignement : la crèche, la maternelle et le primaire. Il est dit Mwasupusukeni/2 puisqu’il a été conçu comme pépinière du collège technique Mwapusukeni/1, don du couple Carine et Moïse Katumbi, qui fonctionne à Lubumbashi depuis 2013. Les deux écoles sont distantes l’une de l’autre de près de six kilomètres. Comme les autres collèges jésuites, ce nouveau-né a une double mission : promouvoir l’éducation de qualité en visant toujours l’excellence et former de véritables hommes et femmes pour et avec les autres, ouverts à la religion catholique et à l’interculturalité, soucieux de l’environnement et de la promotion de la justice. Si la crèche et l’école maternelle sont complètes, l’école primaire est par contre en progression. La cinquième année primaire ouvrira ses portes l’année scolaire prochaine, et ainsi suivra la dernière année du primaire. La direction de la crèche et de la maternelle est tenue par une religieuse de Saint Ursule, une congrégation de spiritualité ignatienne. Le directeur du primaire est un ex-jésuite. Tenez, c’est le seul collège jésuite dans la province qui compte un jésuite parmi les enseignants du primaire. Il tient de main de maître la classe de deuxième année. Il s’agit du scolastique Eric Ibanda SJ. Conçu selon les normes modernes, l’édifice est immense avec trois classes de maternelle au rez-de-chaussée, et les classes de primaire au premier et deuxième étage, une salle d’informatique bien équipée, une salle de musique, quatre bureaux de direction spacieux et bien équipés, une cantine et ses dépendances, et des installations sanitaires suffisantes pour élèves (garçons et filles) et pour le personnel (hommes et femmes). Il y a des locaux vides dont l’usage sera défini au fur et à mesure que les besoins le demanderont. La crèche et ses dépendances sont situées en dehors du site de Maternelle et Primaire, mais juste de l’autre côté du mur. Le mobilier en nombre suffisant est adapté à chaque niveau d’étude. Si les travaux de construction de cette œuvre ont duré 14 mois, il faut dire que ses plans et devis initiaux remontent à 2013. Il a fallu ce temps pour consolider d’abord Mwapusukeni/1, lever ensuite les fonds nécessaires en vue de réaliser Mwapusukeni/2. Une communauté jésuite attachée à ce nouveau collège est en construction dans un espace mitoyen. Le gros œuvre est presque fini. Une dalle est coulée au-dessus pour laisser la porte ouverte à une augmentation de la capacité d’accueil à l’avenir. Le rez-de-chaussée de la communauté prévoit trois chambres spacieuses complètes (bureau, chambre à coucher et salle de bain), les espaces privés et les lieux communs. La chapelle peut accueillir quelques personnes extérieures pour l’eucharistie. A la naissance d’un bébé, nul ne pense plus aux douleurs d’enfantement. Cette nouvelle naissance dans le réseau des collèges est une question de gestion financière transparente, de rigueur sur terrain, de suivi dans les détails et d’excellentes relations humaines dont le Père Max Senker SJ a fait preuve. C’est l’occasion de lui exprimer la gratitude du réseau des collèges ACE et de remercier toute la province pour cette belle œuvre. Augustin Kalubi SJ